Nous quittons Hanoi pour rejoindre le nord du Vietnam. Pour y aller, nous prenons notre premier bus de nuit (bus couchette). Au Vietnam, le réseau de bus est très développé et propose différentes catégories. Parmi elles, les bus dits “limousine” proposent une couchette où on peut s’allonger (pas si on est trop grand) avec un rideau pour s’isoler. C’est un peu le business class du bus.
Toujours plus confort que Flixbus…
Nous avions 6 heures de bus devant nous et il nous fallait absolument dormir pour être d’attaque pour la randonnée du lendemain. Sur ce point, je n’ai que très peu dormi contrairement à MC qui a tapé son meilleur somme. Nous arrivons à Sapa à 6 heures du matin et nous nous installons dans un café pour patienter jusqu’à 8 heures notre guide.
Sapa est une ville très touristique car elle est le point de départ de tous les treks. Ils permettent de voir les fameuses rizières en terrasses uniques en leur genre et d’aller à la rencontre des différentes minorités vivant au nord du Vietnam. Les randonneurs sont nombreux mais les guides le sont encore plus. Les guides sont souvent des femmes appartenant à la minorité des H’mong, c’est d’ailleurs le cas de notre guide du jour.
Au moment de partir, nous faisons la rencontre de Maxime et Aurélie avec qui nous allons passer les deux prochains jours. C’est un couple de français qui font eux aussi un grand voyage dans plusieurs pays. La randonnée commence de manière très abrupte et très vite nous ne voyons plus la ville de Sapa que depuis le haut de la montagne. Alors que nous montons difficilement le sentier abrupte, notre guide, elle, marche avec des claquettes en plastique. Les paysages sur la chaîne de montagnes sont déjà magnifiques mais nous étions loin d’avoir tout vu !
Nous continuons de marcher et à midi, nous nous arrêtons dans un “soi-disant” restaurant local. Il s’agit en fait d’un hangar dédié pour nourrir les nombreux touristes en randonnée. Au menu, fried rice ou fried noodle, les deux sont mauvais. Nous sommes un peu déçus. La fatigue du bus se ressent et la marche devient plus difficile. Cependant, la marche de l’après-midi nous remonte le moral lorsque nous arrivons dans les fameuses rizières. Nous sommes émerveillés devant ce paysage singulier. Il est difficile de rendre honneur à cet endroit sur les photos.
C’est beau, putain !
Nous passons par différents villages et nous rencontrons de nombreux animaux. Que ce soient les buffles utilisés pour le travail dans les rizières, les poules laissées en totale liberté ou encore les chiens qui veillent sur les différentes maisons.
C’est lui qui garde les maisons
Au milieu de l’après-midi, nous arrivons enfin à la maison de notre guide (celui que nous avions contacté, ce jour-là nous étions avec sa cousine). La maison se trouve dans le village de Su Pan**,** village de la minorité des H’mong noir (en raison de leurs vêtements noirs). Nous sommes accueillis par ses deux enfants âgés de 1 et 3 ans. La maison est située sur les hauteurs et offrent une vue incroyable sur les rizières.
La vue depuis la maison de notre guide !
Nous nous détendons un peu en attendant le dîner du soir. C’est là, en début de soirée que nous avons eu une petite frayeur. Le feu s’est déclenché dans la montagne. C’est d’abord dans une première montagne que nous voyons de la fumée, le chef du village aux haut-parleurs appelle les hommes du village à aller éteindre le feu dans la montagne. Notre guide ne semble pas vraiment inquiet. Un second feu se déclare ensuite et les deux se propagent assez rapidement. Les annonces se multiplient, ainsi que les coupures de courant. Il n’y a pas de pompiers dans les villages et les hommes doivent aller stopper le feu par eux mêmes. Ils utilisent la technique du défrichage pour tenter de bloquer la progression du feu. Au même moment, la nuit commence à tomber et les flammes sont assez impressionnantes. Nous avons eu un peu peur et nous sommes interrogés si nous allions devoir évacuer ou non. Cependant, on nous a rassurés et le feu a fini par être maîtrisé dans la nuit. La sécheresse dans la région rend ces évènement fréquents.
Malgré ces événements, nous avons passé une excellente soirée avec notre guide et sa femme. Nous avons bien mangé. ça a été l’occasion pour eux de nous expliquer un peu plus les traditions des H’mong noir et leur quotidien.
Après une bonne nuit, réveillés moult fois par le vent violent et le chant du coq, nous repartons en randonnée. Cette fois-ci nous sommes avec notre guide qui parle un français impressionnant riche en expression les plus franchouillardes. Nous commençons par aller voir la rivière et une cascade. Nous y voyons les femmes H’mong laver le chanvre qu’elles utilisent ensuite pour confectionner des tissus.
Nous passons ensuite par une magnifique forêt de bambou. La fraîcheur de l’ombre est très appréciable. Ce jour-là, la chaleur est très forte et nous écopons de notre premier coup de soleil.
Nous passons la journée à visiter différents villages et voir d’autres rizières en terrasse plus belles les unes que les autres.
La dernière promis !
En fin d’après-midi, nous rentrons à Sapa où nous disons au revoir à notre guide et à Maxime et Aurélie qui eux partent vers la province d’Ha Giang. Nous partons nous reposer dans un Homestay en dehors de la ville. Le lieu est charmant et nous reprenons des forces pour la suite de notre périple.
Ca c’est les vacances !
Pour résumer cette expérience, nous avons été époustouflés par les paysages. Nous avons aussi été extrêmement chanceux avec la météo, le brouillard étant fréquent dans les montagnes. Toutefois, Sapa est une destination trop touristique. La ville est surplombée d’hôtels et de services pour les touristes. C’est une ville qui n’existe plus que pour le tourisme. Ici tout est extrêmement bien rodé avec des guides, tours organisés… si bien que cela perd un peu en authenticité. Les minorités voient des milliers de touristes chaque jour et en ont fait leur source de revenus. En discutant avec notre guide, nous avons pu comprendre l’intérêt que le tourisme représente pour ces minorités. En effet, leur vie quotidienne n’est pas des plus faciles et l’apprentissage d’une langue étrangère leur ouvre de nouvelles opportunités.
Après cette première étape nous sommes d’autant plus excités de découvrir le reste du Vietnam. Direction le Baie d’Halong terrestre.